Vous l’avez peut-être
remarqué, mais l’attention pour la question des Changements Climatiques semble
s’être essoufflée autant dans les médias que dans les conversations.
Le dernier Sommet Annuel des
Nations Unies sur les Changements Climatiques de Doha au Qatar a été assez
décevant merci. Les résultats sont demeurés flous et les attentes avant même
son ouverture étaient plutôt faibles.
La morosité semble s’être
installé autant au niveau politique que médiatique lorsqu’il est question de
changements climatiques.
Les reculs de nos gouvernements, ici au Québec, sur
les questions et les décisions qui touchent l’environnement semblent aussi suivre
cette vague.
Pourtant, il y a urgence
d’agir.
La Banque Mondiale en plus
de la communauté scientifique mondiale prévoit qu’en 2060 la température
moyenne sur la planète aura augmenté de 4°C. Un rapport récent de l’ONU rapporte
que le niveau des océans augmente 60% plus rapidement qu’anticipé dans les
pires scénarios. Ces changements et ceux à venir auront des répercussions
catastrophiques pour ceux d’entre nous qui vivront encore, mais surtout pour
nos enfants et pour des milliards d’êtres humains.
D’ailleurs, le sujet a été
fort bien abordé lors du « Lavage de la semaine » avec Jean Barbe et
Lise Ravary pour l’émission radiophonique de Cathrine Perrin le 7 décembre
dernier.
(Voir le lien : http://www.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2011-2012/chronique.asp?idChronique=261706
)
Alors, comment réveiller les
consciences et combattre le pessimisme ambiant?
Une nouvelle expression est même apparue dans le paysage des débats sur l’environnement pour décrire cette morosité; le « Climatopessimisme».
Selon Pierre Radanne, un
expert des questions énergétiques et écologiques,
«…il y a pire que les
climatosceptiques : les climatopessimistes.» Pourquoi ? «Parce que le
pessimisme est une lâcheté. On a, au fond, le choix entre la souffrance et le
silence. »
Selon le spécialiste des politiques énergétiques de lutte face
au changement climatique, « il faut donc accepter la médiocrité actuelle
de l’action politique sur le climat, mais, en aucun cas, abandonner la
bataille.»
Donc, vous tous et toutes
qui êtes des entrepreneurs et des professionnels, vous qui travaillez sur des
politiques de développement durable pour votre organisation ou qui avez
travaillé au développement de produits ou de services innovateurs qui font
vraiment la différence pour l’environnement, quelles sont les bonnes nouvelles pour 2013?
Eh bien,
En 1972, le politicologue et
économiste américain Anthony Downs a publié une thèse intitulée “Up and Down
with Ecology,”. Cette thèse explique les
5 cycles que suit l’attention et l’intérêt du grand public pour les problématiques
comme l’environnement, la pauvreté et le racisme.
Voici en résumé comment fonctionnent
ces cycles.
- Phase 1 – La problématique rejoint un groupe restreint de personnes
- Phase 2 – Le sujet croit en popularité et le grand public est enthousiaste à l’idée de trouver des solutions
- Phase 3 – Il y prise de conscience collective que les solutions seront finalement plus difficiles, plus couteuses ou plus menaçantes pour notre confortablement installé statu quo
- Phase 4 – Il y a un déclin graduel pour la problématique
- Phase 5 – La problématique atteint son plateau et cela à un niveau beaucoup plus bas.
Bref, ce qu’il faut retenir,
c’est qu’à travers les Phases, l’intérêt du grand public diminue même si la
problématique n’a pas été résolue.
En 2012, une analyse du Duke
Environmental Leadership Master of Environmental Management program à la Duke
University's Nicholas School of the Environment a découvert que l’attention des
médias Nord-Américains pour les sujets touchants les solutions à la question des changements climatiques était dans le
début de sa phase de croissance.
Ceci est particulièrement
vrai pour les avancés technologiques et les incitatifs économiques qui rendent
nos actions et nos comportements plus durables.
Voici donc la bonne nouvelle
pour 2013.
Même si globalement, l’attention
médiatique pour les changements climatiques semble au point mort, lorsqu’il est
question de solutions technologiques et de projets innovateurs qui facilitent l’adoption
de comportements durables, l’attention du grand public est encore au
rendez-vous et même en croissance.
Il y a donc deux règles à
respecter pour profiter de ces nouvelles données.
1) Mettez l’accent sur l’attrait naturel des médias et
du grand public pour la technologie
2) Racontez l’histoire inspirante d’individus et de
petites communautés qui ont choisi de prendre les devants en trouvant des
solutions locales et à petite échelle, et ce, malgré les difficultés.
Il ne faut pas se sentir
victime du peu d’attention donnée aux changements climatiques ces jours-ci,
mais continuer à innover par des moyens de communiquer avec "punch" et
originalité nos solutions et services qui font la différence pour l’environnement.
Là-dessus, je vous souhaite à
tous un joyeux temps de Fêtes et une belle et fructueuse Année 2013.
Jean-Philippe Vézina
Conseil Movez Action
Cet article est inspiré d’un
texte de Katya Hantel intitulé “How
To Talk About Climate Change When No One Is Listening”
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