Il y a quelques semaines, j’ai présenté sur ce blogue les 4 opportunités d’innovations vertes les plus prometteuses et les plus lucratives identifiées par l’auteure et conférencière Jacquie Ottman.
Des quatre secteurs identifiés
par Jacquie Ottman, c’était celui des nouveaux modèles d’affaires tirés de l’économie du partage qui m’avaient le plus inspiré.
J’avais alors donné en exemple
le service d’autopartage de Communauto, une entreprise dont j’ai été
membre et pleinement satisfait pendant 3 ans lorsque j’habitais à Montréal.
Depuis un an maintenant,
j’habite à Cowansville, une très jolie ville dans la MRC de Brome Missisquoi à
environ 1 heure de Montréal. Je m’y suis installé pour faire construire ma
maison écologique et pour profiter de la nature. Ma femme et moi avons choisi
de quitter la grande ville de Montréal pour un endroit plus calme afin d’élever
nos deux enfants.
Je travaille à mon compte
comme consultant depuis 4 ans déjà et mes clients, au moment de déménager,
étaient tous sur l’île de Montréal. Je me disais, naïvement, que ce ne serait
pas trop difficile de faire le voyage 4 fois par semaine pour mes rendez-vous…Erreur.
Il ne m’a pas fallu plus
d’une semaine pour réaliser le cauchemar que représente un tel rythme de vie.
Mes enfants vont à la
garderie et je dois les récupérer avant 17h tous les jours. J’ai donc réalisé,
après 3 retards de suite (et la honte d’être le dernier papa à aller chercher
ses enfants) que je devais quitter le lieu de mes rendez-vous au plus tard à
14h30 pour arriver à l’heure. Mais, quitter le lieu d’un rendez-vous à 14h30 et
arriver à Montréal au plus tôt à 9h30 (parce qu’il faut aussi aller les
reconduire, les enfants) ça laisse très peu de temps pour travailler. En plus
de courir toute la journée pour mes rendez-vous, je passais plus de 4 heures
dans ma voiture. Quatre heures, qui pourraient être beaucoup mieux utilisées,
surtout que je déteste être au volant quand ça n’avance pas.
Bref, j’ai du trouver une
solution et vite. Mais, en région, les options sont peu nombreuses et le
transport en commun interurbain est peu développé. Pour mes déplacements, j’ai
donc opté pour le trio autobus, métro et Bixi (en été). Je prends donc un
autobus qui quitte Cowansville le matin à 6h55 et qui me ramène à 18h45.
Mais, surtout, j’ai complètement
repensé ma façon de travailler.
J’ai voulu, avant tout, être
conséquent avec mes choix pour ma qualité de vie et pour l’environnement.
Ma femme et moi avions déjà
décidé de ne posséder qu’une seule voiture pour des raisons financières, mais
aussi pour favoriser les autres moyens de déplacement. Aussi, nous avions
déménagé en région pour voir grandir nos enfants et pour faire construire une
maison écologique qui serait plus saine, plus durable et plus économe en
énergies.
Par contre, faire
quotidiennement le voyage Cowansville – Montréal seul en voiture et dans le
trafic ce n’est pas très gagnant côté environnement. On a beau construire une
maison super performante d’un point de vue environnemental, si notre mode de
vie demande une importante utilisation de la voiture, les effets bénéfiques (c.-à-d.
la réduction de notre empreinte écologique) sont presque ou totalement annulés.
J’ai donc repensé mon emploi
du temps pour limiter mes déplacements à Montréal à 1 ou 2 voyages par semaine.
J’y suis arrivé en modifiant mon offre de services et en utilisant plus
efficacement Internet et les multiples plateformes disponibles pour communiquer
à distance.
Mais, je dois dire que je
suis toujours à la recherche de nouvelles options pour améliorer la flexibilité
et l’efficacité de mes déplacements.
En me rendant à la foire Écosphère en mai dernier, je me suis arrêté au kiosque de la toute nouvelle
entreprise GéoTransit.
GéoTransit offre un service de jumelage pour du covoiturage urbain et
interurbain via sa plate-forme Internet GéoTransit.ca . Ce qu’il y a d’unique à
propos du service, c’est que le jumelage se fait en temps réel. Les
utilisateurs n’ont donc pas besoin de planifier longtemps en avance leurs
déplacements. De plus, il n’y a pas d’échange d’argent entre les conducteurs et
les passagers, GéoTransit s’occupe de tout afin de simplifier et de rendre son
service le plus efficace possible.
J’aime toujours faire la
connaissance d’entrepreneurs qui n’ont pas peur d’innover et de lancer de
nouveaux produits et services qui font la différence pour l’environnement.
Je souhaite donc partager
avec vous cette entrevue que j’ai réalisée avec Éliane Massicotte, la cofondatrice de GéoTransit.
Jean-Philippe Vézina :
Bonjour
Éliane,
J’aimerais
en savoir un peu plus à propos de ton parcours avant de te lancer dans l’aventure
GéoTransit. Parle-moi de ta vie avant de devenir entrepreneure à temps plein?
Éliane Massicotte :
Je suis originaire de la ville d’Amos, en Abitibi (là où les problèmes
d’embouteillages n’étaient pas vraiment présents) et je me suis installée à Québec
en 2000 pour mes études collégiales.
Par
la suite, j’ai fait un baccalauréat en relations industrielles à l’Université
Laval.
J’ai
travaillé pendant près d’un an dans une agence de placement de personnels à
titre de coordonnatrice en emploi, puis 4 ans dans une compagnie d’assurance à
titre de conseillère aux ressources humaines et, finalement, durant 3 ans dans
une PME à titre de vice-présidente et directrice générale.
Je
suis une fille qui a toujours travaillé durant ses études.
Ayant
été moi-même une gymnaste, de l’âge de 5 ans jusqu’à la fin de mon secondaire,
j’ai été entraîneuse pour préparer de jeunes gymnastes à la compétition pendant
15 ans.
La
première fois que j’ai été sérieusement confronté à des problèmes de transport,
c’est lorsque je travaillais comme coordonnatrice pour l’agence de placement de
personnels. Il m’est arrivé souvent d’avoir des postes à pourvoir au sein
d’entreprises intéressantes, mais qui n’étaient pas desservies par les services
de transport en commun. Je trouvais ça triste de voir plusieurs candidats
refuser les postes qui leur étaient proposés parce qu’ils n’avaient pas de
voiture.
J’ai
toujours été une fille énergique et efficace et c’est lorsque je suis déménagé
sur la Rive-Sud de Québec, avec mon conjoint et ses trois adorables enfants, que
j’ai vraiment constaté le gâchis lié à l’inefficacité des services et de
l’offre de transports.
Tout
le monde part à la même heure, donc tout le monde est bloqué pour aller prendre
les ponts. Il y a toujours la possibilité pour nous de partir plus tôt, mais la
garderie d’un des enfants n’ouvre qu’à 7 h 30… Je ne suis pas très patiente de
nature, alors il nous fallait trouver une solution qui pourrait nous aider à
augmenter l’efficacité de nos déplacements.
C’est
mon conjoint, Patrick Méthot, président de GéoTransit qui a eu l’idée initiale!
Par la suite, nous avons peaufiné ensemble le projet afin de rendre ce rêve
réalité!
J.-P. V. : Le covoiturage n’est pas une idée nouvelle au Québec
et plusieurs plateformes pour faciliter les contacts entre conducteurs et
passagers existent depuis plusieurs années. J’aimerais savoir ce qui t’a poussé
à créer GéoTransité? Quel a été l’élément déclencheur? Comment, toi et ton partenaire
Patrick Methot, avez-vous voulu faire les choses différemment?
E.M. :
Donc,
nous étions, mon conjoint et moi, chacun seul dans notre voiture à tous les
matins et tous les soirs… comme tous les autres en avant et en arrière de nous…
alors, Patrick a eu l’idée d’une plate-forme pour du covoiturage URBAIN qui
pourrait se fait en temps réel, ce qui était relativement nouveau.
Ce
qui existe principalement en sein des organisations de covoiturage, ce sont des
babillards informatiques, sous forme de petites annonces, qui aident les gens
travaillant dans une même entreprise à covoiturer ensemble. Mais la
coordination ne se fait pas en temps réel avec l’ensemble des gens empruntant
le même trajet ou n’ayant pas nécessairement le même point de départ et le même
point d’arrivée.
Avec GéoTransit, les utilisateurs voient une
photo de la personne qui demande à covoiturer. Il y a un système de pointage
pour l'appréciation et pour la ponctualité des gens. On peut y noter si l'on
accepte les passagers fumeurs. Mais le gros avantage, je crois, c'est le fait
qu'il n'y a pas de transaction d'argent entre les deux personnes. On se charge
de tout. Les passagers ont une banque de GeoKm et GéoTransit fait les dépôts
directement dans les comptes bancaires des conducteurs à chaque semaine pour
tous les kilomètres qui ont été faits en covoiturage.Pour les trajets de 35 km et moins, cela revient à 0,25 $ du kilomètre pour le passager et GéoTransit dépose au conducteur 0,20 $ du kilomètre par passager. Par exemple, un trajet de 10 kilomètres coûte 2,50 $ au passager et si le conducteur a embarqué 3 passagers, son trajet, qu’il aurait fait de toute façon, va lui donner 6 $!
De plus, notre plateforme virtuelle est optimisée pour les utilisateurs de iPhone, Androïd et Blackberry.
J.-P. V. : Quel(s) besoin(s) cherchiez-vous à combler?
E.M. :
Nous
sommes vraiment partis de tous les irritants du covoiturage traditionnel et
nous nous sommes demandé pourquoi le covoiturage ne fonctionnait pas mieux que
ça.
Par
exemple, l’engagement qu’on a avec une personne lorsqu’on commence à faire du
covoiturage… si une journée on veut partir plus tôt, on doit l’appeler, si l’on
veut partir plus tard, on doit l’appeler…Et si un matin, on préférait être seul
dans notre voiture…
Aussi,
il y a la question de l’argent qui est toujours un sujet délicat. Le conducteur
ne sait pas combien demander au passager, parfois le passager ne prend pas les
devants pour lui offrir quelque chose, donc ça crée des frustrations de part et
d’autre. Et si le passager offre un montant au conducteur, celui-ci est mal à
l’aise de l’accepter.
Bref,
nous avons travaillé à éliminer ces irritants!
J.-P. V. : Une fois que GéoTransit a été lancé officiellement,
quelles ont été les premières réactions du public?
E.M. :
Vraiment,
nous avons eu une excellente ouverture des premières personnes à qui nous avons
parlé de notre projet ainsi que de la part des médias.
La
plupart des gens sont conscients que le covoiturage urbain demande un
changement de culture, mais tous ceux à qui nous avons parlé de GéoTransit nous
ont encouragés à travailler pour changer les choses. Avec GéoTransit, nous ne
pouvons plus chialer que l’essence est trop chère ou qu’on est toujours pris
dans les embouteillages! Chacun à la possibilité de faire des choix et de
prendre ses responsabilités pour faire changer les choses!
Imaginez
si nous pouvions diminuer collectivement le nombre de voitures de 25%, ou même
50 %! Quel impact ça aurait sur notre emploi du temps, sur la pollution, sur
nos portefeuilles?
Nous
avons maintenant le pouvoir et un outil, avec GéoTransit, pour le faire!
J.-P. V. : Qu'est-ce qui vous a poussé à lancer le service
interurbain?
E.M. :
Nous
avons eu beaucoup de demandes pour le service interurbain. Les gens nous ont
dit qu’étant donné qu’ils faisaient déjà du covoiturage pour de longues
distances, ils utiliseraient GéoTransit pour les longs trajets - étant donné
l’avancée technologique du service - tout en gardant l’option du covoiturage
urbain.
On
commence par du connu puis, on intègre une nouvelle habitude avec le même
système efficace!
J.-P. V. : Quels avantages les entreprises ont-elles à utiliser
vos services?
E.M. :
Du
côté des entreprises, certaines ont de gros problèmes au niveau du manque d’espaces
de stationnement. Aussi, certains lieux de travail, surtout lorsqu’on pense à
plusieurs parcs technologiques de la province, ne sont pas bien desservis par
les services de transports en commun et ces entreprises éprouvent souvent de la
difficulté à recruter du personnel de qualité.
En
adhérant au service de GéoTransit en tant qu’entreprise, donc en offrant des
abonnements gratuits pour ses employés, les employeurs peuvent rapidement créer
un bassin de personnes qui se rendent au même endroit. Donc, ça permet de diminuer
les besoins en espaces de stationnement, de diminuer les embouteillages à
l’entrée et à la sortie des lieux de travail et, pour ceux qui n’ont pas de
voiture, d’avoir plusieurs options pour se rendre au travail, et ce, à faible
coût!
J.-P. V. : Finalement, quelle est ta vision pour le
développement de GéoTransit pour les 2 à 5 prochaines années?
E.M. :
Le parc automobile au Québec
est de 5 millions de voitures. L'utilisation moyenne est de 1,2 personne à
bord, ce qui veut dire qu'il y a environ 20 millions de places disponibles!
Donc, la solution n'est pas d'ajouter de nouvelles infrastructures, de nouveaux
ponts ou de nouvelles routes (ce qui ferait encore augmenter nos taxes et nos
impôts!), mais de rendre ces places disponibles à la population, afin de rendre
nos déplacements vraiment efficaces!
Et cela, en utilisant ce qui
existe déjà, donc pas de coûts additionnels pour les contribuables!
Alors, pour les prochaines
années, nous aimerions prendre les choses en main afin que le gouvernement n’ait
plus à engendrer des dépenses inutiles dans le domaine des transports. Nous
pouvons rendre les déplacements efficaces et nous voulons vraiment que les gens
et les entreprises soient au courant de l’option avantageuse que représente
GéoTransit.
Nous allons aussi maintenir
la vision de l’entreprise qui est d’arrêter d’attendre après les autres, par
exemple le gouvernement, pour régler nos problèmes. Et dans ce sens, nous
n’avons eu aucune subvention ou aide gouvernementale pour nous aider à financer
le démarrage de GéoTransit!
J.-P. V. : Merci beaucoup Éliane pour cette entrevue et beaucoup
de succès à toi et Patrick dans vos projets. Comment les conducteurs, les
futurs usagers et les entreprises peuvent-ils entrer en contact avec
GéoTransit?
E.M. : Pour plus de renseignements, vous pouvez toujours
aller consulter notre site Internet au www.geotransit.ca.
Si vous aussi vous souhaitez profiter d’un service de covoiturage en
temps réel et démontrer à vos clients et à vos employés votre engagement pour
réduire la pollution, faciliter les déplacements et verdir votre environnement
de travail, profitez de la promotion du blogue Mon Plan Marketing Vert.
Si vous souhaitez profiter
des tarifs corporatifs pour les entreprises qui souhaitent encourager le
covoiturage parmi leurs employés, contactez-moi par courriel à marketingvert@movezaction.com
et je vous mettrez directement en contact avec Éliane Massicotte.
Bonne route!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire