Avez-vous la conscience
verte?
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Vous sentez-vous
coupable lorsque vous jetez vos boîtes de carton à la poubelle plutôt que dans
un bac de recyclage?
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Est-ce que le
lien entre les températures records des derniers jours et le réchauffement
planétaire vous inquiète?
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Est-ce que les
publicités de voitures hybrides touchent une corde sensible chez vous?
Moi, je dois l’avouer, la
culpabilité me ronge parfois quand je pense à tout ce que je ne fais pas pour
réduire mon empreinte écologique.
Pensez-vous que les gestes
verts que vous posez au quotidien sont des actes héroïques ou une malédiction?
Comme je l’ai présenté dans
le dernier article, il est possible de catégoriser les consommateurs qui
adoptent ou n’adoptent pas des comportements verts en 4 catégories.
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Les Super Verts
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Les Verts
Modérés Actifs
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Les Verts
Modérés Passifs
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Les Anti-Verts
Les Verts Modérés Passifs,
les Verts Modérés Actifs et les Super Verts font tous face aux mêmes barrières
et freins lorsqu’ils s’engagent sur le chemin d’un mode de vie ecoresponsable.
En fait, c’est un chemin
plein d’obstacles, de nids de poules et d’adversaires qui peuvent même vous
faire basculer et ainsi reprendre des comportements moins responsables.
Comprendre les freins à la
consommation responsable est une étape cruciale pour comprendre comment réduire
et éventuellement fermer le Green Gap i.e. cet écart qui existe entre les
intentions qu’ont les consommateurs d’adopter des comportements ecoresponsables
et les gestes et habitudes d’achat qu’ils adoptent vraiment.
Les responsables de l’étude The Red Papers, Graceann Bennett et Freya
Williams ont identifié 5 freins et barrières à la consommation responsable
qui méritent votre attention :
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La Malédiction
de la conscience verte
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Pourquoi
n’est-ce pas facile d’être un Super Vert?
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La taxe aux
comportements verts
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La féminisation
du mouvement vert
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L’écoscepticisme
& l’écoconfusion
La Malédiction de la
conscience verte
La plupart des Super Verts
sont des personnes qui veulent faire avancer la cause de la protection de
l’environnement et elles essaient de le faire dans le meilleur de leurs
capacités. Plus ces personnes prennent conscience de leurs gestes et choisissent
d’adopter des comportements proactifs, et plus elles réalisent tous les autres
gestes et toutes les actions qu’elles pourraient prendre.
Chaque jour, la liste des
raisons de se sentir coupable s’allonge.
Les Super Verts ont croqué
la pomme « verte » et ont perdu leur innocence. Leur niveau de
conscience est au plus haut et ils ne peuvent faire demi-tour. La culpabilité
sera toujours là. Après tout, nous sommes tous humains et personne ne peut être
ecoresponsable à 100%.
Les Super Verts ressentent 2
fois plus de culpabilité que la population moyenne.
Submergés par la culpabilité,
plusieurs Super Verts n’ont qu’une seule envie…retrouver leur état d’insouciance
et profiter de la tranquillité d’esprit de l’ignorance.
Donc, à plusieurs niveaux,
la stratégie de promotion du développement durable est allée trop loin. Plutôt
que de surcharger ces gens avec des prévisions catastrophiques et essayer de
les convaincre de s’en préoccuper, il est temps de s’appliquer à mettre en
place des stratégies de promotion visant les changements de comportement.
Les gens n’ont pas besoins
de connaître l’état de la calotte glacière pour choisir de réduire leur
consommation d’eau chaude.
Pourquoi n’est-ce pas
facile d’être un Super Vert?
Bien qu’il soit assez
évident que, d’un point de vue pratique, ce n’est pas facile d’être vert,
l’étude a aussi démontré que ce n’est pas facile d’être vert d’un point de vue
social.
Ceux qui adoptent des
comportements ecoresponsables et choisissent de s’afficher publiquement paient
un prix social et émotif plutôt élevé.
Plusieurs Super Verts et
Vert Modérés Actifs ont avoué se sentir exclus et incompris par leurs voisins,
leurs familles et leurs amis, lorsque venait le temps d'expliquer leurs choix, comme s’ils venaient de rejoindre une secte
mystérieuse. Ils se sont souvent senti marginalisés et être la cible de
moqueries lors de fêtes de quartier ou lors de réunions de famille. Ils ont
l’impression de devoir constamment se battre pour faire valoir leurs valeurs et
la raison d’être de leurs gestes.
« Prendras-tu du tofu ou de la luzerne avec ton dessert? »
« Vas-tu te faire construire une maison en paille comme les trois petits cochons? »
« Prendras-tu du tofu ou de la luzerne avec ton dessert? »
« Vas-tu te faire construire une maison en paille comme les trois petits cochons? »
Il s’agit là d’un puissant
incitatif à cesser ou, du moins, à vouloir cacher ses gestes ecoresponsables.
Aussi surprenant que cela
puisse être, les Super Verts n’ont aucune envie d’attirer l’attention sur eux,
ni de passer pour des héros. Ils veulent tout simplement se sentir normaux et
acceptés dans leurs choix.
Et qu’en est-il des Verts
Modérés? Pourquoi voudraient-ils s’attirer une attention aussi négative en
adoptant des gestes verts?
Pour une majorité de
consommateurs, les produits écolos sont perçus comme s’adressant surtout aux
hippies et aux éco chic branchés et fortunés. Même les consommateurs motivés
craignent d’attirer trop d’attention négative sur eux s’ils s’affichent avec
trop de produits écolos chez eux et préfèrent donc le confort de la conformité.
Donc, d’ici à ce que les
consommateurs se sentent normaux en achetant des produits et des services
verts, il est peu probable que les Verts Modérés changent massivement leurs
comportements.
La taxe aux comportements
verts
Accepteriez-vous de payer
plus pour un produit qui ne fonctionne pas nécessairement mieux qu’un autre?
Trop souvent, c’est
exactement ce que le consommateur moyen est porté à croire par la façon dont se
fait la promotion des produits verts.
Le surcout des produits
verts par rapport aux produits courants démobilise les consommateurs. Le prix
est la première raison pour ne pas choisir un produit ou un service vert chez
toutes les catégories de consommateur; des Super Verts au Verts Modérés
Passifs.
En plus, le visuel léché et
sophistiqué qu’affichent certains produits verts confirme l’impression qu’ont
les consommateurs du côté élitiste de ceux-ci. Ces produits transmettent le
message que « regardez, ce produit est pour quelqu’un de sophistiqué,
quelqu’un de riche…pas pour vous ».
Une grande majorité de
consommateurs se sentent exclus du mouvement vert parce qu’ils ne sont pas
assez riches ou pas assez cool pour y participer.
L’expérience et les données
statistiques démontrent que les consommateurs sont très peu enclins à faire des
compromis pour un produit ou un service écolo. Ils demandent plutôt un niveau
raisonnable d’efficacité et de qualité pour tout produit ou service, qu’il soit
vert ou non.
Bref, les consommateurs ont
l’impression de payer une taxe supplémentaire pour leurs gestes verts sans
réelle garantie de qualité ou d’efficacité supérieure.
Quelle logique y a-t-il à
pénaliser ceux qui en font le plus pour notre environnement?
C’est une erreur de croire
qu’une majorité de consommateurs accepteront de payer plus pour un produit ou
service vert.
C’est aussi une erreur de croire que cette stratégie aidera à réduire le Green Gap et même à assurer une croissance à long terme pour l’industrie des produits et services verts.
C’est aussi une erreur de croire que cette stratégie aidera à réduire le Green Gap et même à assurer une croissance à long terme pour l’industrie des produits et services verts.
La féminisation du
mouvement vert
Si nous prenons le temps
d’examiner les statistiques, les femmes sont en plus grande proportion dans les
groupes des Super Verts et des Verts Modérés Actifs et les hommes sont en plus
grande proportion dans le groupe des Anti-Verts.
Mais, en plus, 85% des Nord
américains perçoivent les femmes comme davantage impliquées dans le mouvement
vert.
La féminisation du mouvement
vert freine assurément les hommes quand vient le temps d’afficher ses
comportements verts comme de transporter ses sacs d’épicerie réutilisables ou de
s’afficher au volant de petites voitures écoénergétiques.
Les entreprises qui
réussiront à rendre leurs produits ou services attrayants aux yeux de ces
messieurs pourront en tirer d’énormes profits.
L’écoconfusion et
l’écosepticisme
Jusqu’à présent, des efforts
disproportionnés ont surtout été mis à vouloir changer les croyances, les
valeurs et les attitudes des consommateurs. Les gens ont été bombardés
de messages alarmistes accompagnés de statistiques et de gros chiffres capables
de démotiver les plus militants.
Cette approche a entraîné
une épidémie d’écoconfusion et d’écosepticisme chez tous ceux qui ne se retrouvent
pas dans la catégorie des Super Verts.
La question fondamentale à
débattre pour les groupes de Verts Modérés est de savoir si le réchauffement
planétaire et les prédictions de catastrophes écologiques sont bien réels ou
tout simplement une mode dont certaines entreprises cherche à profiter.
Le greenwashing et le greenbashing n’ont certainement pas aidé ces consommateurs à se sentir rassuré
dans leurs choix et dans leurs positions.
Prenons l’exemple du calcul
de notre empreinte écologique.
82% des consommateurs qui
ont été rejoints par l’étude n’ont aucune idée, comment calculer ou interpréter
leur empreinte écologique.
Les outils pour réaliser ce
calcul et l’interpréter ne sont pas aisément accessibles ce qui créé davantage
de confusion, de frustration et finalement d’inaction chez le consommateur.
La plupart des gens ne
peuvent pas définir précisément le sens du mot "empreinte écologique". Ils
comprennent son impact négatif et qu’il faut faire quelque chose et tenter de
la réduire, mais, scientifiquement, ils n’ont aucune idée de sa signification.
Faire un choix éclairé entre
deux produits comme des couches écologiques jetables et des couches lavables
devient un vrai casse-tête.
Le nombre sans cesse
croissant de logos et d’étiquettes vertes constitue aussi un frein qui contribue
à l’écoconfusion.
Les entreprises ont, dans ce cas ci,
péché par excès de bonnes intentions.
Parce qu’il n’existe pas de réglementation
claire pour simplifier l’interprétation des étiquettes vertes et le choix des
produits qui sont vraiment ecoresponsables, la mention « écologique» ou
« verte » sur un produit perd de son sens et de son impact pour
beaucoup de consommateurs.
En conclusion
Avec toutes ces barrières et
ces freins à l’adoption de comportements ecoresponsables, il est difficile
d’imaginer des solutions pour réduire le Green Gap.
Heureusement, les responsables de l’étude ont aussi identifié quelques stratégies prometteuses pour normaliser les comportements verts et contrer le scepticisme, la confusion et le doute.
Heureusement, les responsables de l’étude ont aussi identifié quelques stratégies prometteuses pour normaliser les comportements verts et contrer le scepticisme, la confusion et le doute.
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